le Carnet de route d'un peintre égaré dans la splendeur du temps. Un manuscrit daté de 1990. En première partie du blog Peindre à l'écart un entretien réalisé en 2003 de JS avec Gordon GRAY.Les poèmes réalisés à Shanghai et ceux du retour sur Paris -le tas d'esprit-2006-

Friday, January 20, 2006

10 11 12 13 14 15 16 17 18 19
Je viens de réaliser en cinq semaines une vingtaine de pièces sur toutes sortes de supports, bois tôles et quelques toiles sur châssis.
Cette phase de création névralgique presque névrotique me pose le problème d’une énergie créatrice presque sauvage.
Je dois faire le point entre une capacité de créer ex abrupto, , ultra rapide, physique presque animale instinctive et le désir que j’ai de créer « au sens noble » c’est a dire de travailler en tenant la chose à créer en distance pour garder en moi la faculté de pouvoir composer ou transposer.
Lorsque je réalise des tableaux dans un geste rapide presque brutal, comme c’est le cas pour la série que je viens de terminer je me brûle plutôt que je ne créer , c’est à dire que je cherche à me brûler ( à travailler plus vite que mon ombre, plus vite que mes pensées).
C’est peut être que dans cette phase, comme je l’écris hier à D.. je ne recherche pas à faire de la peinture, je cherche à exprimer un trouble, mon propre trouble sur l’origine des choses ; ce qui en advient n’est plus de la peinture au sens ou on l’entend généralement, c’est plutôt une sorte de renversement de toutes les valeurs qui m‘habitent.
Ce qu’il en ressort, ce sont ces empreintes emblématiques ( magiques).
Je ne fais pas de la peinture en oeuvrant à ce moment là, ce que je recherche est placé ailleurs très certainement en dehors de la peinture et c‘est troublant.
A ce moment là à l’apogée du geste, ce que j’essaye de déceler derrière le malaise le trouble ou la vertige résultant , c’est le trouble des origines de l’homme son incertitude à se trouver des points d’ancrage dans la réalité, et cela malgré toute la profusion des signes et des références qu’il déverse sur la terre pour tenter de calmer son inquiétude d‘exister.
Dans ces moments de profusion, de déséquilibre de perte et de confusion, ma peinture je ne sais pourquoi cesse soudain d’être de la peinture, elle devient autre chose; et cet autre chose qui advient , je le trouve à la limite bien plus intéressant que la peinture; car la peinture , la peinture au sens général ou on l’entend , cette chose là je crois qu’elle ne veut plus rien dire.
En réalité en travaillant à une définition de l’art qui ne soit plus de l’art, en faisant de la peinture qui échappe à la peinture, je suis peut être plus prés de la définition exacte de l’art au sens authentique ou je l’entends , car dans mon esprit finalement, l’art s’arrête ou commence la vie, et l’art supérieur c’est la vie.
C’est sans doute cette démarcation inconsciente qui balise une partie de mon territoire intérieur et qui crée en moi le trouble, car en même temps, j’aspire à la peinture, je veux être le peintre qui a dépassé la réalité afin de la sublimer dans l‘art.
- La nature ne devient art que par l’homme- dit Mondrian la pure vision plastique du monde corrige notre habituelle vision naturelle .
Ce contrepoint à la forme naturelle (renversée ) qui résulte de mes approches personnelles dissidentes de la peinture suscite en moi des débats .
Car je partage encore ( intellectuellement ) le point de vue de Mondrian; je crois toujours que l’art véritable est celui qui s’est mis à distance de soi; mais en réalité j’ai travaillé totalement à l’opposé de cette démarche , car une autre rigueur intellectuelle a pris place en moi, une rigueur d’un autre ordre semble m‘habiter ( une rigueur de sauvage) .
Cette dichotomie dans ma pratique, marque mon territoire . Les oppositions que je rencontre marquent le terrain métabolique de mon malaise, elle redonnent aussi de la puissance et de l’intérêt à mon travail à cause sans doute de la part de suspens d’excitation et de trouble que cela laisse planer ou que cela entretient.
Suis je capable de dépasser l’état de chrysalide émotionnel qui me lie à l’acte primitif de peindre?
Mais suis je capable aussi d’appréhender différemment l’acte de peindre? Ne faut il pas aussi dépasser la dimension formelle qui plane sur l’acte de peindre au sens traditionnel, sur celui aussi au sens traditionnel ou l’entend le puriste qu’était Mondrian ?
La nature instable de la peinture, lorsqu’elle s’affirme en dehors des canons esthétiques m’apparaît quelque part supérieur à la pure vision plastique prônée par l’esthéticien. L’appréhension de l’état induit naturel n’est il pas supérieur à la reconstruction rythmée de la nature par le théoricien ?Voilà ma question.
Le passage de la non peinture à la peinture pure à t‘il un sens pour l‘homme premier, pour l‘homme non civilisé, pour celui qui n‘est pas encore habité par l‘intellect- Dans l‘antiquité il n‘y avait pas de règles la suprême simplicité ne s‘était pas encore divisée- Shitao - LES PROPOS SUR LA PEINTURE-Chapitre I - L‘Unique trait de pinceau.

Selon la vision de Mondrian l’âge de la peinture pure ( à l’âge moderne) n’intervient qu’en seconde phase en deuxième degré par un effort de clarté par un soucis de recomposer la réalité selon un ordre purement plastique . Cela implique une dissociation dans l’acte de voir, cela suppose une distance de soi par rapport au monde un détachement , une certaine aperception , on l’obtient par une pratique continue ;et persévérante. Mais ce qui en résulte - ce magnifique éclat premier - cela même ne peut on l’ obtenir aussi , par l’excès la profusion, par l’éclatement et par l’extrême éblouissement qui résulte de l’acte de peindre en fulgurance? . L’art névralgique de peindre , celui qui est en osmose avec le chaos, avec l’ origine n’est il pas plus prêt du centre ( du lieu cosmique) qui mène à la connaissance par la rapidité avec la quelle il lie l’acte de peindre avec les émotions originelles . L’acte de peindre premier n’est il pas supérieur à l’idée même de la peinture?Ne transmue t’il pas la peinture en une autre forme de réalité, en une réalité éclatée supérieure. La peinture pure fait effort pour atteindre et montrer cette réalité supérieur, l’acte premier ne cherche qu’à révéler des émotions qui lui sont liées, c’est la révélation du réel qui crée l’éveil , celui qui danse au contact des Dieux reçoit leur lumière et il la transmet par le biais du feu qu’il reçoit d’eux. Le peintre est le fleuve, il est la montagne, il est l’océan, il est la forme originelle.

















































CONTREPOINT
- L’artiste sera d’autant plus parfait que seront plus complètement séparés en lui l’homme qui souffre et l’esprit qui crée, et d’autant plus parfaitement l’esprit digérera et transmuera les passions qui sont son élément. -
T.S Eliot.

















Méditation intemporelle

Mystère du monde.


La substance du monde est semblable à une onde invisible au regard des hommes; pourtant un parfum singulier émane d’elle.
La substance du monde est semblable à une onde invisible à l‘œil nu; elle est changeante mobile inaccessible et pourtant nous pouvons la saisir .
La substance du monde est identique aux premiers temps du monde, semblable en tous points à elle, elle est pourtant différente.
Rien pourtant ne l’affect , elle est indifférente aux changements.
Elle demeure fidèle à elle même .
Ses principes, ses qualités , ses vertus, sa substance sont les mêmes qu’aux premiers temps.
Elle est intégralement la même dans sa nature et son contenu qu’aux premiers temps de son apparition.
De même le vol de l’oiseau est semblable et fidèle à lui même depuis son origine. Ce n’est pourtant pas le même oiseau (qu’aux premiers temps) que j’aperçois volant sous ma fenêtre , c’est un autre, un oiseau parmi des milliards dans la chaîne des espèces.
Pourtant dans son principe son vol n’est il pas le même, semblable à lui même, ainsi qu’il était aux tous premiers temps, alors même que l’homme n’était pas apparu sur la terre?
Lorsque je rencontre la substance merveilleuse du monde à travers mes carreaux, je prolonge par mon regard, le regard des milliards d’hommes qui m’ont précédés; j‘entrevois comme par magie à cet instant , l’éternité et l’intemporalité du monde, je rejoins immédiatement la substance infinie et immaculée du temps primordial , je traverse d’un seul bond le passé le présent et le futur. A travers ce regard, dépouillé jusqu’à son fond de toutes pensées inutiles, j’entrevois le fond du premier et nouveau commencement , l’instant ultime du premier geste légitime, celui qui débouche une nouvelle fois encore sur l’apparition et la naissance du monde, processus se renouvelant des milliard de fois dans l‘univers. Instant toujours unique pourtant car c’est celui d’un nouveau commencement.
Lao- tseu à regardé le monde avant moi , Jésus aussi, Bouddha, aussi et tous les prophètes aussi et tous les autres milliards d’hommes et de femmes aussi, et toutes les espèces connues et inconnues aussi..
L’apparence du monde à changée, mais sa substance intérieure est la même qu‘aux premiers temps, elle est semblable pour toutes espèces.
Je peu rejoindre Jésus Bouddha et Lao - tseu à travers le simple regard que je porte sur le monde je peu aussi rejoindre l‘infini des espèces; je peu rejoindre la conscience du monde simplement en m’accolant à sa substance ; il me suffit de contempler le fleuve scintillant qui s’écoule, le ciel bleu pâle , et le vol des oiseaux devant ma fenêtre.


Le monde est fidèle à lui même depuis ses origines; pourquoi ne serais je pas fidèle à sa substance?


La sagesse l’amour la haine et la folie sont sans fondement véritables, seule l’âme du monde reste inchangée , pure immaculée semblable à elle même. Elle demeure identique en tous points à ce qu’elle était au commencement du monde. Seule l’âme du monde est à même de révéler à l’homme tout ce qu’il ignore de lui même.
La conscience du monde se tient immobile et paisible à nos côtés nous n‘avons qu‘un geste à faire pour la rejoindre
. C’est en abandonnant la sagesse, la folie l’amour la haine que l’homme accédera à la conscience de lui même, à ce moment d’éternité qui le relie à chaque instant aux lois intemporelles qui règlent le monde visible comme le monde invisible.
La substance du monde est sans prédicat, sans concepts, et sans lois pour la régir; la substance du monde ne possède aucun fondement rationnel; c’est pourquoi elle est parfaite et sans atteinte; elle est radieuse et sereine, comme un lever de soleil qui se répète et meurt à l’infini.
Elle est semblable à la terre et aux planètes lointaines qui tourne autour de leur lointains soleil, elle est semblable à cet insecte aux ailes transparentes qui vient de se poser sur ma main, son corps est si minuscule, ses pattes si fines qu’il paraît presque invisible.





























- Le fléchissement intérieur qui est en moi est comme l’arc qui est détendu, il brise ma vie. -






















« La forme des choses se distingue mieux de très loin »

Les villes invisibles.Italo Calvino.




Détroit.


Cerné par mes habitudes, parfois je vis dans un détroit, et à la longue, je sens un malaise qui m’enrobe. Je cesse de distinguer le contour des choses, je prend la forme du paysage qui m’entoure. Ma respiration se fait plus lente, mon corps s’estropie.
J’ai besoin alors de m’éloigner; mais comment le pourrais je, étant pris dans cette cavité passagère du monde ou les berges se resserrent sur mon passage, ou la terre est à portée de voix ou les moindres mouvements sont confinés.
S’agissant d’une position stratégique que j’ai conquis sur le lieu, la référence au détroit me pose problème.
Si je sais que cette position n’est que simple passage, je peux m’en accommoder , accepter pour un temps cette réduction de mes mouvements à travers le détroit.
Si par contre la chose dure, le malaise alors s’installe, indistinct au départ, il va s’amplifier petit à petit pour faire figure obsessionnelle .
Je suis dans un de ces états à présent, sans vraiment savoir d’ou je tiens cette position.
De mes vicissitudes amoureuses ou bien de mes déplacements stratégiques sur l’espace qui me jettent sur ce lieu , ou géographiquement je suis réduit à l’attente, coincé entre deux rives oppressantes, comme un morceau d’espace qui réduit peu à peu sa liberté d’aimer.
Dans le détroit, il ne me reste que le frêle champs de manœuvre que j’appelle « liberté d’examen » pour pouvoir manœuvrer.















Détroit suite.


Je manœuvre sur un fil d’eau mouvante qui forme ma substance.
Pour le reste le détroit est peut être bien plus large que je ne l’imaginais.
Je me dis alors que tout n’est qu’une question d’impressionnent .
Je ne suis seulement impressionné par mes propres limites.
Je dois repréciser la chose ré entreprendre l’examen.
Je dois me rendre plus apte à être libre, je dois mieux voir « de plus loin ».




































Le détroit à sa nécessité.
Il me fait percevoir des aspects du monde au ralenti.
A travers lui, je me rends compte de l’emprise réelle de l’espace autour de moi.





















20 21 22 23 24 25
EFFERVESCENCE


L’art commence ou fini la vie.
Cette constatation me paraît intéressante dans la mesure ou elle détermine tout un processus logique de création. Elle n’a pas forcément valeur morale.
L’art introduit une rupture avec le réel, il introduit une « lecture du monde » et une distance , il recréer la vie à sa façon selon ses propres paramètres.
Pour recréer la vie, dans un premier temps, il faut pouvoir l’arrêter, il faut figer le mouvement , qui est le propre de la vie; il faut aussi stopper la fuite du temps qui compromet toute création . L’art à pour dessein implicite d’arrêter le temps car il veut rendre la vie éternelle .
La lecture moderne de l’art à permit d’introduire une rupture avec l’univers artificiellement cohérent du classicisme, la vie dans le classicisme était donnée une fois pour toute, elle venait du ciel.
L’art moderne redécouvre la vie sous une multitude d’angles hétéroclites , il s‘est libéré des postures uniformes, il affectionne les lectures simultanées.
L’art moderne reprécise ( recadre) incessamment d’autres lectures du monde .Ces lectures introduisent de nouveaux codes de perception; ces codes nous en sommes tellement imprégnés qu’ils nous sont devenus presque naturels. En fait ces codes que nous trouvons légitimes aujourd’hui seront perçus demains sans doute comme des objets aussi artificiels que ceux du classicisme, car la perception des hommes évolue avec le temps.
Je me livre ici au déchiffrement de lieux communs, et mon langage n’abrite sans doute que des banalités.
Dans le fond, ce qui m’intéresse ici , c’est une chose très simple, je voudrais comprendre comment fonctionnent certains processus de créations, je le fais dans le dessein d’apercevoir des étendues nouvelles , j‘aimerai m‘éveiller à de nouvelles perceptions, je voudrais rentrer dans un espace que personne n’a encore investit, je voudrais découvrir une nouvelle manière de voir de peindre et de sentir , je voudrais accéder à une immensité supérieure .
Pour qu’une tranche supérieure du monde m’apparaisse , il faudrait que je sois dégagé des aprioris que ma perception à forgé sur le monde; il faudrait que je me sois soustrait aux préjugés hérités de la perception commune .
Lorsque j’essaye d’établir une nouvelle manière de voir, je me heurte presque instantanément aux BA BA hérités des perceptions communes, , je me heurte aux évidences communes, mais aussi a celles engendrés par ma propre perception. Pour que le monde m’apparaisse entièrement nouveau, il faudrait que j’abolisse sans faillir tous les regards que j’ai hérités de l’ancien monde et que survienne en moi, une liberté nouvelle capable de me rendre entièrement neuf.












































ECRITURES VARIATIONS

sur l’ensemble des pièces que j‘ai réalisé, suite à la série des PORTRAITS, ont surgies une nouvelle catégories d’écritures extrêmement diverses. La série des PORTRAITS recelait déjà une gamme d’écritures extrêmement diversifiée. Beaucoup de ces écritures sont codées en sous main, car elles font implicitement ou subtilement référence à des techniques picturales utilisées par des peintres avant moi.
La gamme des variations renvoie à l’usage multiple qui peut être fait de ce qu’on appelle « la peinture ».
La peinture dans mon esprit recèle un grand nombre d’écritures mises à ma portée, je les utilisent comme des instruments ou comme des matières sédimentaires, que j’ordonne couche par couche, elles représentent une gamme d’émotions dont je peux me saisir pour en jouer à volonté.
Contrairement à beaucoup de peintres qui s’évertuent à cacher l’origine de ces écritures, je prends plaisir à les mettre en évidence et à les faire miroiter. C’est qu’il me semble que l’exploration de ce qu’on appelle l’art moderne, passe par l’exploration des gammes d’émotions qu‘il a fait surgir ; ce n’est pas parce que d’autres peintres avant moi ont joués de ces émotions, que je dois me priver d’en jouer à mon tour . L’exploration de l’art moderne ; passe par l’exploration de ces écritures . On est pertinemment obligé de se confronter à ces gammes magistrales d’émotion si on veut pénétrer un tant soit peu l’intelligent qui commande à l’acte de peindre.
De même il m’apparaît normal de m’appuyer sur la nature, lorsque j’explore les gammes d’émotions qui surgissent de la matière à l’état brut ou naturel.
De même les renvois aux archétypes d’écriture primitives me paraissent aller de soi, lorsque je tente d’explorer les infimes possibilités de l’état premier, pour tenter d’approcher au plus près ce qui à engendré le regard originel de l’homme .
Le peintre ne naît jamais seul, il est toujours précédé par une histoire; plusieurs milliers de regards ont probablement contribués à la formation de ce que j‘appelle « mon regard. ». C’est cette filiation qui m‘interpelle, et si la peinture m’intéresse c’est aussi à cause de çà.











TRADITION-FILIATION
Dans mon travail, il y a toujours le surgissement imprévisible d’un imaginaire social qui me renvoi à l’histoire de la peinture.
Je pense au retable que j’ai réalisé récemment, il a surgit sur mon chemin presque par enchantement; se définition s’est imposée à moi comme si à travers lui, je rendais hommage aux grands peintres primitifs du moyen - âge qui explorèrent avant moi les gouffres et le cœur sacré de l’univers.



































Rester pur comme le marbre
Rester froid comme la neige,
Rester vrai devant toutes choses.



































Nuages

Associer l’esprit des nuages à l’esprit des vents, et associer l’esprit des vents à la forme
Pure des esprits non par simple jeu d’esprit mais par affinité.
En ressemblance je trouve dans la nature maintes façons de pouvoir m’en aller méditer et comme Montaigne j’y trouve sujet de réflexion sur tout. Mais est ce simple hasard, fruit de mon imagination ou bien y a t’il là réalité tangible?
Si l’homme n’est pas sujet d’observation directe il peut l’être par le biais des émotions indirectes que suscitent en lui les événements ou les choses qu’il traverse.
Quelle comparaison admirable, celle qui nous amène à parler de la nature et des phénomènes qui l’accompagnent, à seule fin de tirer parti pour l’homme. La nature enseigne les formes exactes de la mesure et de la démesure, elle nous montre sans faux semblant les qualités précises d’une chose ou ses défauts. Elle nous encourage à ne pas juger ou préjuger des choses avant même que de les avoir observées.
Elle est le livre premier ou s’enseigne la connaissance sensible.
Elle est le livre de sagesse éternelle de l’homme qui sait tirer parti de ses enseignements.
A travers elle, je vois, comme à travers un nuage glisser le fil interminable de mes pensées.
Aujourd’hui le ciel est blanc d’écume transparentes, il foisonne de buées qui cachent le lointain espace qui prospère au delà, la terre elle est comme repliée sur son corps. Ainsi en va t’il de même de mes sentiments, je suis aujourd’hui comme le ciel de brumes et de nuages tourné sans raison vers mes propres domaines, sans espérer atteindre les lointains
Paysages, sans la sérénité des jours de paix.
Mon esprit à le corps pris dans les nuages, mes pensées sont de brume.

26 27 28 29 30 31 32
Traces d’eau sur le ciel.

Lorsque la peinture s’avance, elle n’est pas davantage que ce nuage qui glisse sur un fond d’azur sans tâches. Lorsque ma main glisse sur le ciel et qu’avec elle je vois glisser les étendues du monde, je crois deviner chances de la peinture. Ces chances là, sont presque invisibles au départ de l’acte qui commande à peindre.
Souvent je me pose la question - la grâce de peindre m’est elle accessible?- J’en doute souvent.
Aujourd’hui encore j’en doute n’étant jamais satisfait des résultats qui s’affichent devant moi. Toujours il y a surcharge, lourdeur , contamination; je décèle en chaque instant du passé la marque d’une imperfection.
Je cherche le vol sans tâches.
J’attends avec anxiété le moment ou je pourrai m’envoler sans entraves.
Je ne décèle aujourd’hui que des scories. Parfois je perçois ici et là des moments agréables, des moments ou ma peinture s’éclaire, mais mon cœur qui sommeille n’a pas encore trouvé la voie de la simplicité. Il sommeille dans les cendres. La beauté du geste infini, il ne la pas encore atteint.



















Notes



J’ai bondi jusqu’à présent comme un jeune cabri, pour exercer ma force et pour montrer aux grands mâles du troupeau toute ma vitalité.
J’ai voulu casser les barrières de l‘enclos en me jetant toutes cornes dehors sur des obstacles sans formes.
Je n’ai pas su encore exercer ma force au bon endroit.
Le bon endroit est situé à l’intérieur de soi.
J’ai dirigé ma force à l’extérieur , c’est pourquoi je n’ai rencontré que le vide autour de moi.
L’obstacle ne peut pas seulement être imaginé, sinon il se perd, et en lui se perdent nos forces. L’obstacle doit être vu, il doit être cerné, délimité jusqu’à ses moindres contours.
Lorsque l’obstacle nous apparaît dans sa totalité, au bout d’un certain temps, il disparaît. C’est la seule force de « l’attention »qui la vaincu; seule la force de l’attention peut faire disparaître l’obstacle.
L’obstacle est en moi , je suis l’obstacle, chacun de mes actes est ce qui engendre l’obstacle. Je dois apprendre à lire en moi, comme à travers un champs d’obstacles. Je dois apprendre à ne pas gaspiller mes forces, à les rassembler, à les éventer.
Ma force est ce qui génère l’obstacle, je dois apprendre à connaître et à reconnaître ma propre force, car c’est d’elle que part l’obstacle.
Être attentif à soi, c’est le premier combat.









TRAVERS INDISCERNABLES
Peindre (suite)


Il s’agit de « rien tenter » pour ne pas perturber le cheminement d’une gestation « la grâce ».
Ne pas même effleurer la surface immobile d’un support, ne pas tenter même ne serais ce que de vouloir effleurer la surface lisse d’un support, pour y laisser s’y déposer les traces d’une pensée en mouvement , pas même une empreinte blanche sur la toile.
Rien qui soit plus difficile pour l’artiste oeuvrant au dedans de lui même que de suspendre sans rémission le processus interminable de sa propre création.
Ne rien tenter, rien qui puisse éveiller les sens au désir d’activité. Rien ne surtout pas penser à l’œuvre, à ses milles désirs ramifiés, arriver juste à suspendre le sens ou l’évocation, ou tous tremblements évocants l’œuvre en cours.
Faire suivre et disparaître toutes les pensées jusqu’à parvenir à ce point ou rien n’existe, rien ni plus même soi, ni plus même l’autre. Rien que le tremblement immobile de la pensée dégagée des obsessions du geste.
Achever et réaliser « l’oubli » pour qu’en ce vide, se refasse le plein.






























UNE PHRASE QUE MA DONNEE SANDY





« la perfection, l’effleurer toujours, ne jamais l’atteindre »




























SANS TITRE


Je voudrais transgresser mes codes, mais déjà je suis là, pris ici même au piège de mes défauts.
Je voudrais marcher en avant de mes pas. Précéder ma propre appréhension, appréhender ma vie avant même que de la vivre.
Contradiction?Peut importe. Je ne tiens ici qu’à la splendeur d’être
.Je suis ivrement éperdu au sein de ma propre mouvance .
























LAISSER VOIR


Lorsque j’essaye d’atteindre à une immanence qui serait préexistante à la peinture, préexistante à l’ art de peindre, c’est peut être une illusion; il se pourrait que cette immanence n’existe pas d’un point de vue formel pour le lettré ou pour l’observateur détaché. Toutefois cette immanence existe pour moi; elle existe au départ de tout point de vue qui s’exerce.
C ‘est peut être uniquement pour tenter d’aller à elle, de la rejoindre, que j’ai posé cette activité, la peinture, la sculpture, ou parfois le non faire érigé, comme ces objets que j’appelle un peu trop sérieusement des « objets méditatifs ».
Le naturalisme suprême pour moi, c’est la genèse, cette forme de commencement du monde, ou l’innocence intégrale est là, frappée par la cruauté intégrale, par la beauté nue de la nature.
La nature ici, c’est la nature intégrale, sans la pensée qui sépare. C’est aussi plus tard ou simultanément l’éblouissement intégral du commencement, lorsque celui qu’on appelle l’homme demeurait encore accessible à tous les écarts de la beauté suprême ( simple comme le miroitement du soleil sur les eaux).








SOUVENT

Souvent la conscience de l’artiste n’est pas à la hauteur de la grâce divine, pas à la hauteur de la beauté céleste, elle l’incarne un instant et s’échappe hors d’elle, dans les mille et une habitudes de sa conscience ordinaire.























33 34 35 36 37 38 39
LES TERRITOIRES DE LA PEINTURE


Les territoires de la peinture semblent parfois appartenir à des normes de perception situées au delà du commun, elles donnent cet impression à cause qu’elles sont liées à un espace de perception qui est subliminal, cet espace qui est une transposition de la réalité ne semble pas être affecté par les modes mécaniques de croissance et de division que l‘on rencontre dans les contrées fréquentées par les hommes.
En fait les territoires de la peinture sont quand même probablement codés comme les territoires humains, les formes qui affectent leur espace intérieur subissent inconsciemment les règles territoriales érigées par les hommes pour s‘approprier la nature.
Le combat parfois violent que livre le peintre pour s’approprier l’âme intérieure de ces territoires , est bien souvent contaminé malgré lui, par les pratiques et par les mœurs de l’animal humain, qui ne cesse de vouloir conquérir de nouveaux espaces, uniquement afin de se les approprier.
Les territoires spirituels de la peinture, sont codés selon des lois physiques qui sont soumises à l’egocentisme et au dictat du moi., ils sont tributaires des intérêts politiques culturels économiques des nations, ils sont liés aux stratégies de conquête de l‘animal humain. Pour s’en faire une idée, il faut décoder les espaces des musées comme on décoderait une carte de notre terre visitée par les conquêtes successives de plusieurs de ses envahisseurs , là on aperçois les lieux des civilisations englouties , là la liste des civilisations qui les ont recouvertes ; la peinture actuelle couvre et recouvre souvent sans s’en apercevoir, d’anciens territoires occupés par des tribus oubliées , elle en conquiers parfois de nouveaux au détriments d’anciens encore en pleine activité.Les normes plastiques et émotives de la peinture possédent aussi des caractères violemment arbitraires que nous avons peine à déceler tant notre regard est habitué à ces formes d‘affrontement qui nous semblent naturelles.
.
Qui rêve de conquérir quoi exactement ?
Dans ses pratiques et ses cheminements , le peintre rêve du monde,
Quel espace rêve t’il de conquérir exactement ?
Est il capable de conquérir le monde sans pour autant vouloir se l’approprier comme n‘importe quel prédateur?
Le peintre peut il résister aux tentations du replis sur soi de la guerre et du meurtre est il semblable à un simple animal en lutte pour conquérir sa suprématiue est il plutôt du côté des espaces spirituels , plutôt que des espaces matériel .
Que veut le peintre?
Quel cherche t'il vraiment à conquérir au délà de sa propre jouissance?



























































- Marcher jusqu’à l’épuisement des pensées -



























TERRITOIRES LIMITE

Malaise


J’éprouve un malaise devant certaines de mes œuvres anciennes, elles ont trop de caractère, elles sont trop appuyées.
J’aimerais conquérir d’autres espaces sans doute plus subtils.
Dans ces espaces, je voudrais que les signes ou les traces du dessin soient à peine visible qu’elles soient plus suggérées que dessinées véritablement. Je voudrais que le dessin ou les formes apparaissant donnent l’impression de s’effacer, tout en apparaissant, quelles donnent l’impression d’être aperçues comme dans les rêves ou entre les rêves. Ces rêves passés, ou ces mémoires effacées seraient des vestiges antédiluviens (modernes) en voie de réapparition.
J’appellerai ces formes des « apparitions » ou encore mieux des « mystères nouveaux ».
J’entrevois surgissant à travers eux une forme de poésie pure, une forme de poésie archétypale des instants naturels.
Il faudrait explorer jusqu’au confins les territoires nouveaux de l’anéantissement ,et du devenir ceux qui lient organiquement les espèces au cosmos originel , on pourrait ensuite révéler à l‘homme des temps modernes qu’une nouvelle magie poétique peut s’exercer s’il consent à admettre qu’une part de sacré existe dans la création organique de l’univers .Il suffirait de retrouver l’anéantissement des temps premiers pour que surgisse avec lui l’explosion sacré du mental ; un Rishi nu en train de méditer sur un rocher placé au cœur de la forêt contient plus que nous ne pouvons imaginer L’Œil du rishi contient l’essence du mystère.












PETIT TRAITE D’ESTHETIQUE VIBRATOIRE
Concerne une série d’auto - portraits rituel amorcés surtout en 199O (dans la série des œuvres pariétales et le début de la série des organons )



Il est des peintures dont la qualité première est de ne se faire qu‘en dehors des règles communément établies dans l‘art de peindre. Celles ci appartiennent à un genre inclassable, puisque à priori elles ne procèdent que de découvertes qui apparaissent presque instantanément dans le geste de la peinture.
Ces peintures ne résultent pas de procédés, même si elle découlent d’un procédé.
Ces peintures ont pour qualité première d’échapper à toutes les lois formulées par un genre une mode ou par une façon de faire appliquée à l’art de peindre. Ces peintures sont le résultat d’un accords instantané entre l’intentionnalité consciente ou inconsciente du peintre et le résultat qui apparaît spontanément lorsque l’ouvrage se termine.
Elles procèdent plus ces peintures de la magie que de l’art de peindre au sens traditionnel.
Dans ce genre de peintures, ce qui apparaît plus important que tout le reste, c’est finalement le résultat que l’on veut obtenir, il prime tout.
Le résultat ou la sensation à produire est égal à une « intensité vibratoire » plus qu’à une sensation esthétique.
Le geste du peintre se fond dans l’intensité vibratoire du sentiment , le sentiment devient l’incarnation du geste. Le sentiment est égal à la hauteur d’une vibration (lumineuse ou or) . L’or ou la lumière étant les sources d’intensité vibratoire qui pourraient symboliser au mieux la qualité vibratoire requise . La couleur jouant ici un rôle indicateur. C’est surtout la hauteur ou l’intensité de la sensation vibratoire qui est produite qui détermine Les propriétés spécifiques de l’acte de peindre.
La sphère de la peinture à ce niveau est déplacée du simple procédé pictural à une « façon de faire nouvelle ». Ici c’est la façon de faire « la plus juste » qui est déterminante plutôt que le procédé en soi.
Ce que le peintre tente de faire apparaître ici à travers l’acte de peindre c’est la spécificité lumineuse des objets ou des êtres, ce sont les émanations énergétiques qui nous relient à la totalité de l’univers. Le peintre réapprends à devenir ce qu’il était à l’aube des temps, une sorte d’intercesseur entre le monde visible et le monde invisible. Il redevient « médium ».






L’ART DE VOIR




Prendre le temps d’une distance par rapport à l’acte de création, une distance par rapport à soi même, une distance remplie d’intelligence c’est à dire une distance apte à être compris comme un enseignement.
Poser l’intelligence du peintre comme une fonction normale de son activité, c’est à dire comprendre l’activité du peintre comme une intelligence. C’est une définition élémentaire pour qui veut se mettre à comprendre le peintre.
Le peintre qui ne sait pas regarder le monde ou se regarder soi même n’est pas un peintre.
Le peintre dont l’activité première est somme toute une activité qui est centrée sur le regard ne peut se permettre de se comporter comme un aveugle, il doit prendre conscience du but principal de son activité. L’activité principale du peintre c’est de voir, mais voit il?
Il me semble que les plus grands sont ceux qui ont vu le mieux
L’acte de peindre, c’est l’acte de voir. Dans la plupart des cas, la définition élémentaire de l’acte de voir si on l’applique à la peinture n’engage qu’une définition ordinaire de l’acte de peindre.
Accéder à la vision sublime du monde exige du peintre un travail sur lui même qui va au delà de sa capacité normale de voir. C’est aussi que l’entraînement du peintre sur le voir se borne trop souvent à une reproduction élémentaire de l’acte de voir.
Si le peintre entraîne sa perception à voir dans l’ordre des perceptions sublimes, il déplacera son centre de perception ordinaire vers son centre de perception sublime.
A ce stade, éduquer l’œil du peintre ne suffit pas, le peintre doit travailler ses centres d’élévation intérieurs.
Les points de gravitation interne du peintre doivent être explorés d’une façon plus méthodique pour arriver « au clair regard ».
C’est la perception intellectuelle toute entière qui doit être épurée, c’est la capacité de vision intérieur du peintre qui doit être simplifié; « l’acte de voir » ici se confond avec un acte virtuel de transcendance.
Dans cette perspective, le peintre devient aussi un homme qui cherche son accès à la lumière.






































40 41 42 43
ANIMAL HUMAIN


Extrêmes limites point extrême.


Quelle est la tentation qui ma conduit là ,jusqu’à remonter les vestiges de ma propre origine?Quelle est la folie sacrée qui ma séduit?Par quelle sorcellerie les liens étroits que tisse l’infini avec le nombre et les pensées m’ont ils choisi ?Au nom de quelle fureur par quel penchant pour quelle cause suis je là?Pourquoi remonter avec une telle persévérance le cours majestueux du temps, pour chercher quelle sorte de savoir?Pour y effectuer quelle sorte de reconnaissance?
Au départ l’objet du peintre n’est il pas exclusivement de peindre?Pourquoi devrait il ce peintre remonter le cours du temps pour marquer son origine?Pourquoi le peintre ma t’il entraîné vers les confins extrêmes de l’histoire humaine, pourquoi ma t’il ma jeté à la lisière d’une frontière parcourue par les ombres d’une pensée à peine encore ébauchée.
Il ma jeté dans ces temps reculés ou la pensée ordinaire, la pensée naturelle réglait le monde, l’homme dans ces temps anciens gisait éblouit au centre du cosmos. Seul le souffle brûlant des volcans et la cruauté des pluies glacées pouvaient ralentir son extase. Pourtant la cruauté du monde revêtait toujours des formes inattendues. la pression des éléments était si forte, que l’homme nu étreignait en pleurant les paysages immenses du commencement. L’homme ne connaissait pas encore l’image de sa destinée, de même il confondait l’image de sa cruauté avec celle des éléments. La souffrance qui était en lui se confondait avec la magie de la vie, c’est pourquoi la réalité sacrée des choses lui paraissait aller de soi.
Le long cri de stupeur que l’enfant nouveau né émettait à sa naissance était mille fois amplifié et la terreur profonde que pouvait inspirer à l’homme sa propre image, ajoutait à cette incertitude, pourquoi être née?
Pourquoi l’homme animal civilisé que je suis bouge t’il plus vite en pensées que l’animal sauvage, pourquoi tient il dans sa main une arme pour tuer, frapper, montrer, pour nommer avec exactitude ou pour exalter. Pourquoi l’homme animal civilisé émet il ce soudain grognement de satisfaction; pourquoi prend t’il cette femelle plutôt derrière que devant, pourquoi mange t’il avec plaisir la viande des animaux sauvages, pourquoi mange t’il avec exaltation et terreur les parties sacrées de l’homme animal civilisé son semblable. Pourquoi le soleil divinité scintillante se couche t’il au delà des montagnes?Pourquoi les femmes de l’homme animal civilisé perdent elles du sang lorsque la lune se lève?Pourquoi la terre tremblerait elle en dévorant ses enfants, l’homme tremble t’il en mangeant la viande de l’animal qu’il a tué?

HYMNE CHAMANIQUE

Animal premier , animal sacré guide moi
Apprends moi à connaître les secrets de la vie et de la mort
Animal scintillant au milieu du cosmos comme une divinité
Dit moi ou sont passés mes ancêtres
Animal gravé sur la paroi obscure des cavernes dit moi ou
Se trouve ton esprit pour que je puisse m’imprégner
De sa force.


Animal sacré par ta chair , par ta force pour
ton pouvoir magnétique pour ta puissance surnaturelle,
pour ta grâce O ESPRIT ANIMAL
APPORTES MOI TA BONTE.APPORTES MOI
TA FUREUR APPORTES MOI TA SAGESSE.
Animal que l’on chasse, proie lumineuse au milieu des
Déserts et des forêts lointaines,animal qui bouge animal
Qui tue, animal resplendissant au centre des nuées, miroir
Sacré de l’esprit surnaturel, image de Dieu et des puis-
Sances cachées, image de l’homme séparé de ses
semblables.
APPORTES MOI LA CONNAISSANCE.
Image cosmique de l’ homme premier, image
surnaturelle
Miroir sacré
Espèces vivantes, image sacrée du visible ,image sacrée
Des mondes invisibles, trace empreintes mémoire organi-
Que. RAMENE MOI VERS LE CIEL ETERNEL DE
MES ANCETRES.O ANIMAL PREMIER!







ANIMAL SUITE



L’homme du XX ème siècle est pris en défaut de stupeur , son âme s’est alanguit, ses sens s’hermétisent, son corps se rétracte, son intelligence s’accroît mais son cœur se dilate, et se contracte.
L’homme est il né?Est il jamais né?Ou se trouve l’homme énigmatique du XX ème siècle?Le peintre ne cherche pas à répondre à la question, simplement la question sans cesse lui est soufflée par le cri , par la trace, par la prodigieuse abîme qui s’ouvre à l’ouverture de ses pas. Car l’homme du XX ème siècle est confronté à la jonction des mondes, il est le témoin et l’acteur biologique de la formidable mutation des mondes; il est né dans le centre de la fracture des mondes qui apparaissent et de ceux qui disparaissent . Il est au cœur de la mutation qui transforme les espaces géographiques, culturels biogénétiques, spirituels, il est au cœur des mutations spatiales qui rendent l’homme tributaire de la grande cosmologie ancestrale.
La grande mutation technologique a permis à l’homme de la civilisation de l’imprimerie de rejoindre l’homme des ères ancestrales. Les prodigieux débuts de la conquête spatiale font retourner l’homme d’une façon paradoxale à l’ère des préhistoires, car la préhistoire de la conquête spatiale renvoi à l’homme des origines, à l’homme de la préhistoire.
De la même façon la bombe atomique renvoi l’homme à l’image d’une préhistoire aussi terriffiante que sacrée, à une époque ou sa vulnérabilité pouvait le faire disparaître d’un jour à l’autre de la surface du globe .
Les éléments les plus terrifiants de la préhistoire de l’humanité, déluges, prédateurs gigantesques, froid , faim, maladies, sont peut être comparables à cette monstrueuse préhistoire que nous vivons à l’âge des soleils nucléaires. L’homme ne vit t’il pas en cette fin de vingtième siècle sous la menace et dans la terreur inconsciente de sa propre destruction?
Nous trouvons des similitudes manifeste dans l’histoire de l’humanité , entre des périls anciens et des périls présents; c’est sans doute pourquoi l’imagerie préhistorique qui ne cesse de hanter l’inconscient des hommes civilisés en cette fin de millénaire n’est pas uniquement un recours à des formes d’égarement exotiques, il est vécu par beaucoup d’entre eux comme une réalité tangible l‘homme du passé n‘est pas si éloigné de l‘homme présent, la chaîne de la survie humaine se perpétue de lui à nous; nous sommes tributaires de la même loi d‘existence .

Qui est qui?

Le peintre en moi fait son travail, il se contente d’observer l’énigme magistrale que l’empreinte humaine et l’empreinte animale laissent derrière elles, comme si le mystère du monde pouvait un jour être déchiffrer.


Hier
J’ai visité


LES ABÏMES DU TEMPS
Et en rentrant, d’un énième périple j’ai compris que je commençais par m’émousser, car j’avais hâte de rentrer.












45 46 47



CONFINS EXTRËMES


La recherche formelle que j’ai engagé en peinture depuis 1987 est peut être une simple excroissance de la réflexion intellectuelle que j’ai entrepris de mener sur l’origine du langage humain depuis que j’ai renoué avec la peinture en 1979.Cela ne veut pas dire pour autant que ma démarche artistique soit purement et strictement intellectuelle.
J’ai essayé de faire apparaître dans le corps de ma pratique artistique un langage pictural, une langue qui ne soit pas orientée par les effets du langage commun, un langage qui ne soit pas contaminé par les stéréotypes et conditionné par la grammaire des signe en usage dans le monde de la peinture. J’ai voulu en quelque sorte créer ou rejoindre une espèce de langue naturelle pure spontanée, immédiate.Cela supposait que je pose comme prémice, le fait que la création possède à l’origine une part pure spontanée et innocente. . Je devais accepter que surgissent les éléments bruts et spontanés de ma création comme un fait immanent, que l‘esprit esthétique et la cérébralité ne puissent pas avoir d‘emprise sur eux. Cette démarche tout d’abords presque naturaliste, puis primitivisme, j’ai encouragé son déploiement en moi en freinant volontairement les tendances organisatrices et esthétique d’un projet pictural, que j’aurais pu poser comme prémice au développement de mon travail.Car j’ai toujours pensé malgré tout , parce que mon conditionnement antérieur me l’avait laissé croire qu’un des buts suprême de la peinture devait être l’organisation et le déploiement des probabilités virtuelles qui forment l’entité de la peinture, à savoir la couleur, l’espace , les lignes, les formes.
Le peintre étant celui qui organise et redéploie à chaque fois les champs variables de l’exploration virtuelle, couleurs espaces formes, lignes.
Le véritable peintre étant celui qui retransforme au gré les langages apparus pour les réactualiser au mieux pour en proposer d’autres. Cela c’était en quelque sorte ma vision idéale du peintre , celle que m’avait transmit mon éducation esthétique moderniste.
Mais un mouvement transversal issu de ma propre intériorité (un espèce de glissement instinctif ) s’est opéré chez moi , il a fait glisser , et a poussé progressivement ma peinture sur un sol qui n’avait plus rien à voir avec l’organisation plastique moderne de la peinture,( là ou la peinture est considérée comme une figure ou une représentation de la réalité).
J’avais découvert que la peinture pouvait être aussi autre chose ; une chose sans nom qui n’est plus la peinture, mais simplement de l’énergie naturelle en mouvement, une énergie qui communiquait avec une chose plus vaste qui nous transcendait tous et nous réunissait tous.






























Technique.




Il y a sur le travail que j’ai effectué dans la veine pariétale primitive deux aspects à considérer. Le premier découle d’une recherche éthique au sens vrai du terme; c’est la recherche, l’exploration, la découverte d’une dimension brute et originelle que j’ai voulu débusquer et qui se cache derrière l’acte de peindre au sens premier.
Ce sont tous les travaux de veine brut, les reliefs, les recherches exploratoires sur les écritures première, et sur les gammes de matière aléatoire .Cela touche toutes les variations d’écritures spontanées .Les formes « d’écritures fugaces ». La série animal en liberté. Les multiples déclinaison de portraits.
Cela touche les techniques que j’ai mis à jour pour faire apparaître « les portraits magiques », les organons , certains retables. Techniques magiques comme je les nomme.
Et puis il y a les travaux de prise d’espace , à partir de 91.
Presque tous les travaux sur sable.
Ces travaux sont plus plastique dans la mesure ou ils intègrent ( ou réintègrent) l’acte de peindre, ils l’incorporent et le prennent en charge, alors que dans les techniques que j’ai élaboré précédemment je tentais d’éliminer, de faire disparaître la trace du peintre.
Dans les travaux sur sable , je tente de me réapproprier la dimension plastique; ces travaux reprennent la main c’est le redéploiement du geste sur l’espace (comme dans la manière traditionnelle).
Dans cette manière, je revendique le geste comme faisant partie intégrante de l’espace peint ( à la manière chinoise) Je peins l‘espace. C’est une différence essentielle, car j’avais précédemment voulu tout abolir . J’ai essayé pendant longtemps de gommer tout le geste , par toutes sortes de procédés, de façon à le faire rentrer dans l’intériorité inaccessible et plate du tableaux.








Rupture



En franchissant certains points de repère en les perdant de vue, le peintre en apparence n’est plus maître de sa destinée. Il pénètre dans l’univers accompli des suggestions. Ses faits et gestes ne sont plus dictés par des impératifs plastiques, mais par des attraits d’ordre émotifs ou peut être religieux. La signification des choses se transforme en même temps que son regard se transforme. C’est toute la différence qui existe dans cette zone frontière entre l’art des envoûtés et celui des savants.
Les envoûtés sont submergés par la passion qui les habitent; cette passion leur sert de conscience, d’âme d’intelligence et de cœur; mais elle ne les sauve que pour un temps, le temps sacré des envoûtements.
Qu’ils communiquent ainsi avec des parcelles du monde que nous avons exclues depuis longtemps, cela ne fait aucun doute. Que les lierres aimantées qu’ils remontent à la surface des eaux ou nous vivons nous paraissent parfois d’une inactualité profonde et de sens si élémentaire qu’on en soit amené à en hausser les épaules de gêne ou d’impatience, ne doit pas nous masquer le fait qu’ils reproduisent à cet instant une suite d’actes élémentaires sans doute, mais cruciaux.
En remontant de simples pierres à la surface des eaux et en nous les montrant, ces pierres, quasiment comme si elles étaient des êtres vivants qu’on avait immergé au plus profond « oubliées ». Ne sortent ils pas de l’oubli l’humanité première, celle qui avait besoin pour s’accomplir du rite des savants de la préhistoire humaine,; de ceux qui savaient que les pouvoirs virtuels de l’homme ne sont rien si ils ne sont pas vérifiés par contact direct avec la nature; que la nature produit une intelligence égale et supérieure à celle de l’homme. Que la nature toute entière est l’image et le reflet supérieur de l’homme, que l’homme qui veut s’instruire doit s’immerger dans la nature , comme le

48 49 50 51 firent RISHIS, les sages éveillés des premiers temps.
La leçon des sages est une leçon d’humilité.
Arrivé à ce stade on me dira qu’à à faire l’homme de notre époque de cette sagesse ancienne?Et plus encore lui est elle réellement perceptible?
C’est en ce sens, que la peinture, ( si elle n’a pas d’autre réponse à donner) peut s’inscrire dans cette actualité là. A elle d’actualiser au mieux le sens de la réponse.
Voilà en gros la quête qui aura été la mienne durant tout ce temps qu’aura duré une partie de ma marche hors des sentiers battus par la peinture moderne.
C’est aussi pourquoi j’ai un peu la sensation d’être rentré dans une impasse.
En sortant du lieu spécifique ou s’élabore la peinture, en pénétrant dans le non lieu de l’art, dans l’univers de la pensée archaïque virtuelle , j’ai eu la sensation d’avoir épuisé une partie de mon âme; comme si la magie des lieux que j ‘avais côtoyé m’avait rendu vulnérable à l’idée même de la peinture. J’ai alors renoncé pour un temps à ma quête de GRAAL.
Il arrive un moment ou la quête spirituelle n’est plus garante de la peinture; il faut pour le peintre alors retourner alors à des enseignements plus terre à terre. Je me suis tourné une dernière fois vers mon maître pour lui demander ce que je devais faire. Il ne ma pas répondu , il s’est contenté d’écrire sur le sol une dernière phrase, que je médite encore sans parvenir à m’en distraire.



« Quand le cœur est sans trouble la peinture peut
Naître »
Shitao






















REBUS


Rebus, comme si il s’agissait uniquement de vieilles pensées qui demeurent en moi.
Les anéantir par épuisement, depuis si longtemps qu’elles viennent rôder autour de moi.
Traverser le paysage intérieur de mes propres images, et par la même de celles que l’on voudrait me fixer sur le corps.
Traverser la brume légère, traverser le temps magistral du temps, avec lenteur et ironie.
Ne pas me laisser impressionner par ma propre dépouille .
Toujours lester ce qui encombre, puis le jeter.
Ne pas prendre pitié de mes infortunes toujours passagères, ne pas pleurer sur mes restes, ne pas faire semblant d’être aigre, marcher d’un pas alerte et vif, d’un pas léger, le sourire aux lèvres, le cœur gai.


































































DEUXIEME
PARTIE













P-Un entretien avec E P.

52-53



E.P: Ces textes sur l’origine comment tu les situent?
J.S:Il faut les lire comme une tentative pour appréhender ma vie de l‘intérieur à l‘époque de la quête , c‘est à dire il y plus de dix ans.
Ces écrits sont une manière pour moi d’approcher d’un peu plus prés des vérités que je pressentais, et que j’avais du mal à extérioriser.
.P:La peinture devrais suffire à l’explication.
J.S:Oui et non. La vrai quête du peintre est à mon sens invisible de l’extérieur. Si j’ai réunis ces notes , pour en faire un petit livre, c’était pour montrer que derrière le geste à priori anodin du peintre, on trouve un réseau complexe de motivations. J’avais envie de faire partager une partie des sentiments qui m’avaient animés dans cette quête de l‘origine , je voulais peut être montrer l’architecture invisible qui soutenait cette recherche.
E.P: La place qu’occupe le peintre dans la traversée des origines le fait se rapprocher en beaucoup d’endroits d’une quête mystique.
J.S:Je crois en effet qu’une partie de la quête des origines telle que je l’ai conduite est une quête de lumière, mais la dimension sacrée ne revêt pas ici l’apparat n’y la pompe d’un rite chrétien auquel mon enfance m‘avait habitué, elle est presque naturaliste .
E.P:C’est une quête de soi.
J.S:
C’est une quête du SOI plutôt qu’une quête de soi , mais je n’en avais pas totalement conscience à l‘époque, si j’avais été conscient que je recherchais une telle chose d’une façon aussi explicite , je l’aurais sans doute formulé autrement.
E.P :Il y a dans ces écrits des textes qui font explicitement référence à la tradition chrétienne, lorsque tu parles de la grâce par exemple , à travers une invocation à Dieu?
C’est une chose qui s‘est fait presque à mon insu et que je ne renie pas , elle indique que l’élévation que je recherchais n’était pas uniquement une forme d’élévation imaginaire artistique , purement intellectualiste elle était je crois surtout une recherche de la pureté originelle intemporelle. A travers l’art, et dans la traversée des origines, j’ai recherché une dimension sacrée originelle ; j’ai toujours pensé qu 'elle préexistait dans l’homme à l’état naturel. Je crois qu'elle est d’ailleurs toujours présente en nous, en dépit de la civilisation technicienne qui nous entoure, et en dépit de la culture cérébrale qui est la nôtre. Au départ de l’univers il y a un éblouissement total qui transcende tout, c’est lui que nous devons retrouver si nous voulons nous libérer du poids de la pesanteur. Cet éblouissement est une liberté.
E.P: Au départ de l’univers, tu veux dire bien avant l’apparition de l’homme?
J.S:. Je résonne comme un simple intuitif, quand je parle de cet éblouissement, j’en parle comme dans un temps passé, un temps qui a largement précédé l’apparition de l’homme sur cette terre, mais cet éblouissement pur, ce choc de la genèse si on veut il est perpétuellement présent dans l’univers. La pureté de la vision primordiale nous est toujours accessible. La vision originelle est toujours présente en nous, il nous manque seulement l’innocence pour la voir réapparaître. Je dis réapparaître parce que un jour nous l’avons connu, c’était au premier jour de l’apparition de l’univers, ce jour là toutes les choses confondues étaient baignées par la lumière.
E.P.C’est une vision pour le moins surprenante, du moins pour notre époque, qui est de plus en plus baigné par la rationalité scientifique, je parle de la rationalité scientifique occidentale.
J.S: En fait la vision qui consiste à fait remonter l’univers au premier jour de la création est une vision au départ occidentale, elle est plutôt biblique, Les bouddhistes disent eux qu’il n’y a ni commencement ni fin à l’univers . Pour eux l’univers c’est le vide sans mémoire, c’est aussi Dieu, mais un Dieu sans attributs, la concentration et l’absence de pensée permet de s’y retrouver .
En fait, pour tous les êtres existent la possibilité d’accéder à la vision première, c’est du moins mon sentiment; il est irrépressiblement irrationnel. Mais je crois que la science avec toutes ses disciplines rationnelles, se trompe sur les buts de la création. La science -
P 54-55
cherche avec la pensée, et elle croit que seul le mental discursif permet d’accéder à la connaissance, la science cherche à construire dans l‘ordre matériel, mais cette connaissance est insuffisante l‘homme est insatisfait de ces avancées, il réclame plus et il a raison, l‘homme recherche la satisfaction, le bonheur et la plénitude. La plénitude n‘est accessible qu‘à condition de céder sur le plan de l‘ego. La science qui est aveugle ne permet pas de comprendre le fonctionnement de l’ego, le jour ou elle le comprendra , l’espèce humaine aura fait un grand pas.
E.P:Est il possible de retrouver l’état d’innocence, est ce que ce n’est pas une pure vision de l’esprit une simple illusion?
J.S: D’après moi, l’homme peut changer son destin, il suffit qu’il s’y attele.
E.P: Quelle est a part du peintre dans tout ça?
J.S:C’est la part maigre, elle n‘est peut être pas assez explicite dans les œuvres que j’ai mis à jour, car ces œuvres sont surtout des vestiges de mes propres obsessions. Ces œuvres peuvent ouvrir des portes sur des sensations que j’ai éprouvé , et sur des plans de conscience que j’ai traversé incidemment souvent et presque mon insu. Les œuvres d’art transmettent de l’énergie, elles peuvent ouvrir des portes, cela même après la mort de celui qui les a fait naître.
E.P: En fait la lecture des œuvres recèle des choses invisible pour le regardeur, de même
Le regardeur peut trouver dans les œuvres des choses invisibles pour celui qui les a crée.
Tu aurais pu te contenter de montrer tes œuvres sans chercher à qualifier ta démarche; j’ai l’impression parfois que la quête immobile, aurait pu simplement être celle de l’art, car l’art contient aussi une vérité lorsqu’on tente de remonter à sa source à son origine première?

J.S:La vérité de l’art est la même que celle de Dieu lorsqu’on est croyant, lorsqu’on ne l’est pas la vérité de l’art peut remplacer celle de Dieu. Pour ma part je crois que la vérité de l’art conduit à celle de Dieu, mais chacun interprète cette vérité différemment en fonction de ses préjugés ou de la perceptions positive ou négative qu’il a de Dieu. L’image négative que j’ai reçu de Dieu à certaine période, ma amenée à rechercher d’autres vérités au sein de l’univers. La quête des origines, est virtuellement une quête de Dieu, mais dans la quête la recherche de pureté originelle celle d’innocence d’éblouissement remplace celle de Dieu. De même mon attirance pour la pensée chinoise et lié à la quête spirituelle d’une perfection dans la recherche de la peinture; cette perfection que Shitao décrit comme la règle parfaite, c’est celle qui même au Tao, mais le Tao c’est quoi ? C’est simplement une autre figure de Dieu aperçue a travers le prisme de la pensée chinoise.
E.P:Ainsi pour toi toute quête de vérité mène quelque part à Dieu.
J.S: Ca m’ennuie de formuler ça comme ça , mais c’est probable.
E.V:Cela réduit quand même considérablement le champs d’exploration de l’art moderne non?
J.S:La diversité du champs d’exploration de l’art moderne , n’est pas en cause; ce qui est en cause ici c’est ma façon de voir le monde. C’est uniquement cette manière qui conditionne ma réflexion. Les gens sont libre d’explorer les espaces qu’ils désirent.
Sur un autre plan, je dirais que la figure de Dieu est une figure qui a besoin d’être réévaluée car cette figure pose problème. Elle est remplie de connotations négatives du fait qu’elle a dût subir l’emprise négative des religions, qui se sont disputées son image.
Dans la quête, je ne parle pas de Dieu, mais d’un principe originel qui sous tend toute vie.
E.P:La quête des origines est une quête mystique ?
J.S:Probablement , . J’ai placé à l’entrée du fascicule la citation de Paulhan - L’art moderne ressemble à une tentative de sainteté - pour faire écho à la recherche intérieure que j’ai mené , mais je ne me suis jamais considéré comme un Saint , j’ai recherché une chose aussi naturelle que le sens de la vie. C’est la recherche du sens de la vie qui ma renvoyé vers l’absolu. Dans la conquête de l’absolu j’ai échoué, sans doute que c’est parce que j’ai toujours eu recours à des artifices pour tenter de l‘atteindre. L’art est un artifice. Celui qui veut accéder à l’absolu n’a pas besoin de faire de l’art pour y arriver, l‘absolu est un état d‘être intemporel, c‘est l‘état d‘origine dont parle Maharshi ce sage qui a atteint cette perfection en lui même.
J’ai lu Maharshi bien plus tard, si je l’avais lu pendant la quête , j’aurais peut être été moins handicapé pour répondre à certaines questions cruciales , car lui formules les problèmes d’une façon si claire que lorsqu’on me lit en comparaison, on a l’impression d’avoir affaire à un infirme .Mais Maharshi était un être réalisé , moi non.
E.P:L’art pour certains c’est aussi l’absolu.
J.S: L’art ne pourra jamais combler le désir d’absolu, l’absolu est illimité, l’art lui n’est fait que de limites.

Entretiens réalisé en JUIN 2005.





Ernesto Portal est agrégé de lettres et professeur à l’Université de Lisbonne.







Dernier contrôle du manuscrit effectué le vendredi 20 janvier

About Me

My photo
METTRE AU SERVICE DU PUBLIC DE LA CRÉATIVITÉ EN MOUVEMENT.