le Carnet de route d'un peintre égaré dans la splendeur du temps. Un manuscrit daté de 1990. En première partie du blog Peindre à l'écart un entretien réalisé en 2003 de JS avec Gordon GRAY.Les poèmes réalisés à Shanghai et ceux du retour sur Paris -le tas d'esprit-2006-

Sunday, February 05, 2006

JS
LA QUËTE IMMOBILE
Carnet de route d'un peintre égaré dans la splendeur du temps
LES EDITIONS DU BLOG
http://manuscritart.blogspot.com/




















- L’art moderne ressemble à une tentative de sainteté-
Jean Paulhan









Thursday, February 02, 2006



JALONNEMENT
IMPROBABLE
1997 -1991
Ecrits se rapportant aux œuvres pariétales
Aux peintures primitives, et à certains rebus
Originels.

























PREMIERE PARTIE































TRANSMIGRATION
Au départ la course que j’ai entrepris me semblait improbable, mais elle rassemblait d’innombrables attraits , continents à découvrir, culture à mettre à jour, écritures à saisir.
Une multitude de signes distincts pouvaient apparaître à mes yeux, de quoi contenter le peintre tout neuf, l’explorateur que j’étais.
La course a durée une dizaine d’années, avec des hauts et des bas, des creux ; des vallées sillonnées de belles étendues, des marécages, parfois des mirages; et au bout de la course, le sentiment du vide.
Le grand cercle concentrique de l’usure cherche t’il déjà à m’anéantir?
J’ai beau m’y refuser, déjà pourtant, je sais la chose inévitable, la course folle que j’ai mené jusqu’aux confins d’un territoire aux attributs magiques, aux chants de sirènes extatiques, aux hommes couverts de peau de bête, aux femmes brûlantes sous la lune. Ces grand territoires situés aux confins des temps, ces vastes contrées des temps premiers, vastes contrées des temps archaïques, je ne les ai remontées que parce que qu’il m’était nécessaire de remonter l’âme du temps, afin de pouvoir soumettre mes pauvres pouvoirs humains à l ‘épreuve de la nuit extatique, celle qui contient le feu suprême originel, la force première authentique, l’esprit des choses des hommes et du temps éternel.
J’ai traversé l’épreuve du feu, et mon corps endurci s’est endormi soudain, puis soudain s’est réveillé face à l’immensité des étoiles, face à l’homme des temps nouveaux, face à l’homo - technicus de la conquête spatiale, face à l’homme terrorisé des temps nucléaires.
J’avais voyagé dans le temps, et le voyage sans doute continuait; mais je savais que je n’étais plus le même, car l’âme de l’homme des temps premiers avait posé sa marque sacrée sur mon visage, je savais désormais que l’univers était issu d’un rêve divin.









Méditation
Action de grâce matinale dont le murmure appelle l’étendue
Immobile.

Ô Seigneur offre à mon âme troublée, la paix du ciel et la sagesse
Immobile
Offre lui dans ta bonté la joie de contempler les cieux
Sans que nulle autre pensée ne l’égare
Offre lui les forces nécessaires pour voir clair en elle même.
Offre lui la douceur et l’humilité qu’il faut pour venir vénérer ta
Sainte lumière.
Offre lui, O Seigneur le bonheur infini d’accéder à ta grâce.
























Peindre


Peindre ériger construire, une partie de mes déterminations sont symboliques, l’endroit ou je dors, l’endroit ou je marche, l’inclination d’un lieu, son orientation, la place qu’il occupe dans l’échelle des valeurs humaines, la place occulte qu’il est censé occuper sur le plan de « la conscience personnelle ».Tout est régis dans mon univers selon des modalités qui échappent à mon propre déterminisme.
Je suis envahi par des ondes de rêves qui régissent mon activité cérébrale. Le système de pensée particulier qui me sert d’instrument pour apprécier le rendement de mes activités est sans fondement stable.
L’instabilité de mes pensées est sujette à des éblouissements qui viennent perturber le cours logique de mes raisonnements.
Il m’arrive parfois de douter de la réalité des objets crées de mes mains et le trouble intérieur qui en résulte me fait envisager souvent d’abandonner toute activité artistique, comme si cette dernière n’était rien de plus qu’un dévoiement qu’il fallait se résoudre tôt ou tard à surmonter au profit d’une activité plus rentable.
Pourtant en poursuivant cette activité jusqu’à l’absurde, il me semble parfois tenir le bon bout. Lorsque le sens de l’absurde intégral gagne la fonction du dévoyé que je suis, celle de « l’artiste producteur » il me semble que s’offre à moi la possibilité soudaine de réintégrer une fonction plénière, de découvrir une vocation vraie.
A cet instant, il m’apparaît que l’artiste que je suis n’a pas de fonction véritable à exercer, il doit se contenter de rendre la dimension sublime et équivoque qui est requise par ses activités, il ne doit pas s’attarder à - penser le monde - pour se donner prétexte à l’intégrer.
Il doit se contenter de jeter par dessus bord tout ce qui encombre le monde.
Cela peu aller de l’instruction reçue à l’intelligence qu’on a du monde, cela peu aller de l’activité mimétique à l’activité inconsciente et cérébrale ment construite.
Cela peu aller du vide au plein, peu importe, pourvu que l’activité ordinaire de la pensée qui forme le monde se dissolve soit dissoute et qu’apparaisse le lieu qui est sans nom.
Pourtant l’activité intrinsèque de l’artiste a t’elle encore un sens?En dehors de la portée égoïste et particulière de sa sublimation l’œuvre d’art peut elle encore porter un sens aux hommes qui la contemple, n’est elle pas encore un nouveau prétexte pour noyer l’infini dans les formes sublimes que revêt l’apparence?
L’Œuvre d’art est elle un sens pour elle même, avant d’être un sens pour autrui?
Son déchiffrement n’est il qu’une allégorie de contemplation destinée à perfectionner notre compréhension ou à maintenir ouvert sur l’extérieur le sens du moi individuel qui est par destination voué à l’auto - contemplation au narcissisme et à l’autosuffisance ?
A mon sens les artistes n’ont pas de leçon à donner à l’humanité en dehors de l’activité énergétique qui féconde la pensée.
C’est lorsque la leçon de la croyance en l’art est oubliée que l’activité énergétique de l’art apparaît comme un fondement exceptionnel.
L’art à cet instant n’est autre chose qu’un objet permettant à la pensée de se mouvoir en dehors des règles particulières qu’elle s’est donnée pour se légitimer
L’art n’a d’autres fins et d’autres buts que de déstabiliser la conscience ordinaire et particulière que l’homme se fait du monde; c’est pourquoi l’art dans son principe est inaccessible à tous procédés, il est miroir déformant ou constant de la réalité, il est sublimation ou revers, il est sublime ou altéré, selon la forme énergétique qu’il revêt.
Son activité ressemble à la conscience particulière que l’homme se donne à lui même.
Si la conscience de l’homme est accessible à l’exception, l’activité de l’art atteindra à l’exception, si la conscience de l’homme reste fermée à l’exception, l’art lui même demeurera fermé à l’exception.
Il n’y a pas de secret dans l’art, il n’y a de secret que dans l’homme.
Seul l’homme est à même de concrétiser en lui le lieu sans nom ou se fabrique l’exception.



































Fragments dérobés à la
Fureur du temps


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