le Carnet de route d'un peintre égaré dans la splendeur du temps. Un manuscrit daté de 1990. En première partie du blog Peindre à l'écart un entretien réalisé en 2003 de JS avec Gordon GRAY.Les poèmes réalisés à Shanghai et ceux du retour sur Paris -le tas d'esprit-2006-

Friday, January 20, 2006

P-Un entretien avec E P.

52-53



E.P: Ces textes sur l’origine comment tu les situent?
J.S:Il faut les lire comme une tentative pour appréhender ma vie de l‘intérieur à l‘époque de la quête , c‘est à dire il y plus de dix ans.
Ces écrits sont une manière pour moi d’approcher d’un peu plus prés des vérités que je pressentais, et que j’avais du mal à extérioriser.
.P:La peinture devrais suffire à l’explication.
J.S:Oui et non. La vrai quête du peintre est à mon sens invisible de l’extérieur. Si j’ai réunis ces notes , pour en faire un petit livre, c’était pour montrer que derrière le geste à priori anodin du peintre, on trouve un réseau complexe de motivations. J’avais envie de faire partager une partie des sentiments qui m’avaient animés dans cette quête de l‘origine , je voulais peut être montrer l’architecture invisible qui soutenait cette recherche.
E.P: La place qu’occupe le peintre dans la traversée des origines le fait se rapprocher en beaucoup d’endroits d’une quête mystique.
J.S:Je crois en effet qu’une partie de la quête des origines telle que je l’ai conduite est une quête de lumière, mais la dimension sacrée ne revêt pas ici l’apparat n’y la pompe d’un rite chrétien auquel mon enfance m‘avait habitué, elle est presque naturaliste .
E.P:C’est une quête de soi.
J.S:
C’est une quête du SOI plutôt qu’une quête de soi , mais je n’en avais pas totalement conscience à l‘époque, si j’avais été conscient que je recherchais une telle chose d’une façon aussi explicite , je l’aurais sans doute formulé autrement.
E.P :Il y a dans ces écrits des textes qui font explicitement référence à la tradition chrétienne, lorsque tu parles de la grâce par exemple , à travers une invocation à Dieu?
C’est une chose qui s‘est fait presque à mon insu et que je ne renie pas , elle indique que l’élévation que je recherchais n’était pas uniquement une forme d’élévation imaginaire artistique , purement intellectualiste elle était je crois surtout une recherche de la pureté originelle intemporelle. A travers l’art, et dans la traversée des origines, j’ai recherché une dimension sacrée originelle ; j’ai toujours pensé qu 'elle préexistait dans l’homme à l’état naturel. Je crois qu'elle est d’ailleurs toujours présente en nous, en dépit de la civilisation technicienne qui nous entoure, et en dépit de la culture cérébrale qui est la nôtre. Au départ de l’univers il y a un éblouissement total qui transcende tout, c’est lui que nous devons retrouver si nous voulons nous libérer du poids de la pesanteur. Cet éblouissement est une liberté.
E.P: Au départ de l’univers, tu veux dire bien avant l’apparition de l’homme?
J.S:. Je résonne comme un simple intuitif, quand je parle de cet éblouissement, j’en parle comme dans un temps passé, un temps qui a largement précédé l’apparition de l’homme sur cette terre, mais cet éblouissement pur, ce choc de la genèse si on veut il est perpétuellement présent dans l’univers. La pureté de la vision primordiale nous est toujours accessible. La vision originelle est toujours présente en nous, il nous manque seulement l’innocence pour la voir réapparaître. Je dis réapparaître parce que un jour nous l’avons connu, c’était au premier jour de l’apparition de l’univers, ce jour là toutes les choses confondues étaient baignées par la lumière.
E.P.C’est une vision pour le moins surprenante, du moins pour notre époque, qui est de plus en plus baigné par la rationalité scientifique, je parle de la rationalité scientifique occidentale.
J.S: En fait la vision qui consiste à fait remonter l’univers au premier jour de la création est une vision au départ occidentale, elle est plutôt biblique, Les bouddhistes disent eux qu’il n’y a ni commencement ni fin à l’univers . Pour eux l’univers c’est le vide sans mémoire, c’est aussi Dieu, mais un Dieu sans attributs, la concentration et l’absence de pensée permet de s’y retrouver .
En fait, pour tous les êtres existent la possibilité d’accéder à la vision première, c’est du moins mon sentiment; il est irrépressiblement irrationnel. Mais je crois que la science avec toutes ses disciplines rationnelles, se trompe sur les buts de la création. La science -

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